Une fête liée au régime en place
Sous l’Ancien Régime les Français honoraient le Roi. Ils fêtaient la Saint-Louis, la Saint-Charles,
Le 14 juillet 1790, un an après la prise de la Bastille, a lieu au Champ de Mars à Paris, dans l’enthousiasme général, la fête de la Fédération à laquelle assiste le Roi Louis XVI.
C’est la première célébration du 14 juillet, mais il faudra encore bien du temps avant que cette date ne soit retenue comme Fête Nationale. Le nouveau régime lui-même ne retient pas cette date. De 1793 à 1803 il célébrera chaque année une «fête de la fondation de la République» le 1er vendémiaire, c’est à dire le 22 septembre.
À partir de 1806, Bonaparte étant devenu Empereur, le 14 juillet jugé «subversif» passe à la trappe. Désormais les Français doivent honorer la Saint-Napoléon, chaque 15 août.
En 1815, Napoléon exilé, on renoue avec la Saint-Louis.
Après 1830, Louis Philippe posant la première pierre de la Colonne érigée place de la Bastille va inaugurer les «fêtes de juillet». Plus de 14 juillet, et bien entendu, plus de Saint-Napoléon.
En 1849, Louis Philippe exilé à son tour, la fête nationale est célébrée le 4 mai. Ça ne durera pas... Ça ne durera pas pour une raison bien simple : les régimes se succèdent et en quelques années on passe de la Seconde République au Second Empire.
Louis-Napoléon, Prince Président, devient Napoléon III que Victor Hugo appellera Napoléon-le-petit. Il renoue avec le Grand, son oncle, et de nouveau la fête nationale est fixée au 15 août ...
Il y a de quoi s’y perdre direz vous ? On va s’y retrouver, et pour longtemps : à la suite de la défaite de 1870, est votée la constitution de la IIIème République. En 1880 elle fait les choses en grand : défilé militaire à Longchamp devant 300 000 spectateurs (*). Le 14 juillet est lancé. Il dure encore.
À Bucey-en-Othe
Bucey s’inscrit tout naturellement dans ses allers et retours. J’ai retrouvé un document qui nous ramène 182 ans en arrière.
Nous sommes le 2 mai 1831.